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Cash burn : maîtriser sa consommation de trésorerie pour piloter la croissance

  • Photo du rédacteur: Stéphanie Marie
    Stéphanie Marie
  • 29 août
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 20 oct.

Cash burn


Qu’est-ce que le cash burn ?


Le "cash burn", littéralement "consommation de trésorerie", désigne le rythme auquel une entreprise utilise ses liquidités pour financer son activité.

C’est un indicateur clé pour les entreprises en croissance rapide, les startups (souvent encore non rentables), ou celles en phase de transformation.


En d'autres termes, il s'agit tout simplement du montant de cash dépensé par une entreprise. On parle souvent de cash burn mensuel donc calculé pour un mois donné.


On distingue deux formes principales :

  • Le cash burn brut (gross burn rate) qui reflète la totalité des décaissements mensuels en excluant les entrées de cash.

  • Le cash burn net (net burn rate) qui prend en compte les encaissements sur la période.


Pourquoi le cash burn est un indicateur financier stratégique pour les entreprises ?


Le cash burn est une donnée de pilotage clé pour les directions financières car il permet :

  • d’anticiper les besoins de financement et les risques de cessation de paiements.

  • d’ajuster les stratégies de croissance, en arbitrant entre dépenses court terme et rentabilité future.

  • de structurer le dialogue avec les investisseurs, notamment autour du "runway", c’est-à-dire le nombre de mois restants avant d’atteindre une trésorerie nulle.


Méthodes de calcul du cash burn


Calcul à partir de la variation de trésorerie


Cash burn net = (Trésorerie début de période - Trésorerie fin de période) / durée (en mois)

Exemple : une entreprise disposait de 600 000 € en janvier, et de 300 000 € en avril. Son cash burn mensuel net est de 100 000 €.

Calcul à partir des flux de trésorerie d’exploitation


Cette approche exclut les flux liés à l’investissement et au financement.

Cash burn = Flux de trésorerie d’exploitation négatifs / nombre de mois

Exemple : une entreprise gère une forte croissance mais son exploitation génère un flux net mensuel négatif de 80 000 €. Son cash burn d'exploitation est donc de 80 000 € par mois.

Cash burn prévisionnel basé sur un budget ou un plan de trésorerie


Basé sur les hypothèses du business plan ou du budget :

Exemple : le budget 2025 prévoit des dépenses mensuelles de 250 000 € et des recettes de 150 000 €, soit un cash burn prévisionnel de 100 000 € par mois.

Utiliser et interpréter le cash burn dans l’entreprise


Le cash burn dans l’analyse financière


Il est intéressant d'intégrer cet indicateur dans les reportings mensuels d'une société afin de s'assurer de la pérennité financière court terme.

Comme évoqué plus haut dans cet article, il est également à la base du calcul du runway qui permet de savoir combien de mois il reste à la société avec la trésorerie actuelle.


Le cash burn et la stratégie de financement


Il est important de bien aligner son cash burn avec les cycles de levée de fonds et/ou de financement de manière généralement. Il met en évidence le moment ou la société a besoin d'un apport complémentaire de cash.


Cash burn élevé : moteur de croissance ou alerte de dérive ?


Un cash burn élevé se justifie dans les phases de développement d'une société ou de forte croissance où la priorité est mise sur l'investissement et le déploiement de l'activité.

Il peut toutefois être le signe d'un déséquilibre structurel. Il est donc indispensable de connaitre sa composition pour prendre les meilleures décisions possibles en temps et en heure.


Cash burn maîtrisé : facteur de résilience


Avoir du cash burn est normal, l'enjeu des directions financières et/ou des dirigeants est de savoir le maîtriser.

Il est possible de l'améliorer en jouant sur deux facteurs principaux:

  • l'optimisation de son BFR - négociation des délais fournisseurs, recouvrement des créances clients, gestion du stock fine.

  • la réduction des charges variables ou fixes.

Un plan de trésorerie solide permettra ce pilotage.


Limites du cash burn : ce que cet indicateur ne montre pas


Exclusion des éléments non monétaires ou exceptionnels


Le cash burn se concentre exclusivement sur les flux de trésorerie. Il ne prend donc pas en compte les charges non décaissées comme les amortissements ou les provisions, ni les produits et charges exceptionnels. Ces éléments peuvent pourtant influencer significativement la vision comptable de la performance, sans impacter immédiatement la trésorerie. Cela peut créer un écart important entre la rentabilité perçue et la réalité financière, notamment dans les phases de forte croissance ou de restructuration.


Nécessité de compléter avec d'autres indicateurs


Comme souvent en analyse financière il est primordial de ne pas analyser un indicateur seul qui fausserait la vision de la société. Ici nous raisonnons en cash, il peut être intéressant d'y ajouter le BFR (Besoin en Fond de Roulement), ou la CAF ( Capacité d'Autofinancement). En parallèle, il faudra bien évidemment suivre des indicateurs liés à l'activité soit des indicateurs de compte de résultats, comme le chiffre d'affaires, la marge, le résultat net ou l'EBE.


Logiciels de pilotage de trésorerie pour maîtriser le cash burn


Les outils digitaux permettent de faciliter le suivi et l'anticipation du cash burn avec précision.

Il existe deux typologies de logiciels permettant ce genre d'analyse.

Les outils de gestion de trésorerie purs comme Agicap ou Fygr par exemple ou des outils plus complets de prévisions financières et de pilotage de la performance comme Buddl.

Ils permettent de centraliser l'information financière de manière automatisée afin de gagner en visibilité sur les indicateurs comme le cash burn.


Exemple : une PME utilise un outil de prévision pour visualiser le point de rupture trésorerie à 5 mois et ajuste ses dépenses marketing pour étendre son runway.

Le cash burn est un indicateur indispensable pour les entreprises en transformation ou en forte croissance. Au-delà de sa mesure brute, c’est un véritable outil d’arbitrage stratégique, de dialogue avec les investisseurs et de pilotage de la résilience financière. Appuyé par des outils d’analyse performants, il devient un levier de maîtrise et d’anticipation.



Fondatrice Buddl

Stéphanie Marie,

Ex financière et CEO Buddl


Avec plus de 10 ans d’expérience en tant qu'auditrice financière et responsable du contrôle de gestion en grand groupe et start-up, Stéphanie a développé une connaissance poussée du monde de la finance. Passionnée par la simplification des enjeux financiers et par l'innovation, elle est aujourd'hui à la tête de la société Buddl, la plateforme collaborative de planification financière accessible à tous.


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